Ce 13 novembre, le lycée Raoul Georges Nicolo, a initié son premier Café Philo de l’année scolaire 2023-2024. J’ai été invitée en tant que journaliste pour apporter mon expertise professionnelle auprès des élèves. Un moment apprécié de tous, magistralement coordonné par l’équipe pédagogique de l’établissement, porteur de ce projet, nécessaire à l’élévation intellectuelle.
Stécy Lancastre, Journaliste
Hier, j’ai eu le plaisir d’intervenir, au lycée Raoul Georges Nicolo, en tant que journaliste. Quand j’ai reçu la thématique, j’ai immédiatement accepté l’invitation pour parler de ce sujet qui a tendance à reculer dans notre société. Nous étions quatre intervenants.
Maître Troupé, avocat au barreau de Guadeloupe, L’artiste-peintre Sainte-Luce et la psychologue de la Maison des adolescents de Basse-Terre Madame Greaux. Chacun, d’entre nous, avons expliqué notre vision, sur la liberté d’expression et leurs limites dans nos métiers respectifs. En tant que journaliste, ma liberté d’expression a été plusieurs fois bafouée. Certains de mes articles ont été censurés. Après plusieurs expériences incompréhensibles et frustrantes, j’ai décidé, il y a 8 ans de lancer ce blog pour m’exprimer sans retenue. 8 ans, plus tard, je suis toujours convaincue qu’il est important de posséder sa propre plateforme pour être libre de son expression journalistique.
Aujourd’hui, je suis une journaliste diplômée, d’une grande école et indépendante. J’écris pour plusieurs médias, je prête ma plume. Nombreux de mes confrères ont fait ce choix, parfois dangereux. Plus de 1000 journalistes ont été assassinés dans le monde, ces dix dernières années à cause de leur métier. Un journaliste ne se réveille pas le matin ,en disant qu’il est un héros, il se réveiller pour aller faire son travail passionnant.
En tant que journaliste, je n’ai pas manqué de rappeler la liberté de la presse conféré dans un texte de loi du 29 juillet 1881. Cette loi est considéré comme le texte fondateur de la liberté de la presse et de la liberté d’expression en France. C’est la première chose que nous apprenons sur les bancs de l’école de journalisme. Je me souviens de mon professeur de droit à l’époque. Il avait écrit cette date en LETTRES CAPITALES sur le tableau. Ce fut mon premier cours à L’Institut Supérieur des médias et cela a eu le mérite de nous mettre en exercice ! Ce texte rappelle à quel point, nous sommes LIBRES d’informer, d’imprimer et de divulguer avec soin, les informations. Il rappelle que nous sommes tenus aux secrets, concernant nos sources et que nous devons la vérité aux citoyens. Le journalisme est considéré comme le quatrième pouvoir. En informant, nous forgeons l’opinion publique.
Le temps fut court. Deux heures de débat, déliant, ainsi les langues de certains élèves. Je souligne, ici la préparation de ce café-philo, rendant, les échanges avec les élèves pertinents et riches.
La liberté d’expression est un droit fondamental de notre société
En ce 13 novembre, je n’ai pas pu passer sous silence les attentats de Paris et le massacre de Charlie Hebdo en janvier 2015. En France, quand on veut parler de la liberté d’expression, l’assassinat crapuleux des onze personnes, de cette rédaction se définissant elle-même comme irresponsable, est le parfait exemple pour créer un vif débat autour de la liberté d’expression. Ce drame humain a aussi été une atteinte directe à la liberté de la presse. Si l’attentat contre le journal satirique Charlie Hebdo a engendré une onde de choc populaire et fait descendre dans les rues du monde entier des millions de manifestants,
ce n’est pas seulement parce que des hommes et une femme ont été abattus. Ce qui a réveillé ces foules, au-delà de ces meurtres, c’est l’attaque contre deux droits fondamentaux aussi anciens que la République française, et que l’on croyait définitivement acquis : la liberté d’expression, depuis 1789, et la liberté de la presse, depuis 1881.
Tant de questions…
Devons-nous composer avec les sensibilités avant de nous exprimer librement ? Devons-nous, nous auto-censurer, pour vivre dans la paix et l’harmonie ? Tant de questions… et de réponses
Stécy LANCASTRE, journaliste