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Succès et émotion au festival international de Musique Saint-Georges: le rideau tombe sur une édition remarquable

Premier festival de musique classique des Caraïbes, l’édition 2023, du Festival international de Musique Saint-Georges s’est clôturé à la Cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul de Pointe-à-Pitre majestueusement, sous le regard attentif d’un public conquis par cette mémorable prestation de haut-vol, le 24 novembre dernier en Guadeloupe.

Stécy Lancastre, Journaliste

La Région Guadeloupe, partenaire majoritaire de l’évènement a permis le retour du festival, après 4 ans d’absence.

Dirigé et co-fondé par le chef d’orchestre Marlone Daniel, le festival international de Musique Saint-Georges a réuni un gratin de musiciens hors-normes pour cette nouvelle édition. Parmi eux, la Guadeloupéenne, Clarisse Rinaldo, menant une jolie carrière musicale a été choisie, par l’exigeant Daniel. J’ai pu participé au concert de clôture. La cathédrale était remplie dans l’intégralité de sa surface, les vrais retardataires sont restés debout. Face à nous, l’orchestre, composé d’hommes et de femmes venus des Etats-Unis et d’autres régions du monde. Auditionnés en amont, par le chef-d ‘orchestre, qui les a choisi méticuleusement. Ce fut à la fois surprenant, magique de voir que l’orchestre était majoritairement composé d’hommes et de femmes noirs talentueux, ayant choisi la musique classique, comme vecteur artistique. Un bel hommage au Chevalier Saint-Georges qui fut le premier et sans doute l’unique musicien noir de son époque. Ce festival est pour lui. Lui qui a été oublié et évincé de l’histoire, à cause de sa couleur de peau. Grâce à Marlone Daniel, les compositions du Chevalier sont désormais jouées dans le monde entier. Un travail, de plusieurs années, lui a permis de récolter ces informations et restituer les œuvres de ce génie musical, né à Baillif en 1745, sous le nom de Joseph BOLOGNE.

Il est certain que, l’événement rend hommage à Joseph Bologne, Chevalier de Saint-Georges (1745-1799) le plus grand escrimeur de son temps et général de la Révolution française. Violoniste, chef d’orchestre et compositeur, il a influencé les grands compositeurs de son temps, notamment Franz Joseph Haydn et Wolfgang Amadeus Mozart, ainsi que des auteurs tels qu’Alexandre Dumas.

Leïla Brédent, la soprano Guadeloupéenne sensationnelle !

Tête d’affiche du festival, la soprano colorature, Leïla Brédent a réalisé une magnifique prestation, laissant sans voix, ceux qui découvraient ou redécouvraient la tessiture de sa voix. A pas feutrée, vêtue, d’une robe vert émeraude, elle avança sur l’autel et regarda Marlone Daniel qui lui donnera le ton ! S’en est suivi, plusieurs chants incroyablement maitrisés par la chanteuse lyrique. Je fus moi-même subjuguée par Bredent qui a été sensationnelle du début à la fin. Une douce danse intérieure pour l’âme que je n’oublierai pas de si tôt. Ni ceux qui ont eu la chance de vivre ce moment suspendu, au cœur même de l’Eglise où se passera le dimanche d’après, les funérailles de son grand-père, le docteur Henri Bangou, Maire de Pointe-à-Pitre, durant 43 ans.

Du Gwoka, joué par un orchestre de musique classique : une première mondiale

C’est une composition aux sonorités biguine et gwoka de Christian DAHOMAY, auteur-compositeur, qui a été retranscrite à travers les instruments de l’orchestre. C’est une première mondiale, de toute beauté.

Marlone DANIEL, puissant, exceptionnel et talentueux

Le CV de Marlone Daniel est tellement long, qu’il serait difficile de tout retenir. Sachez qu’il est le plus grand représentant et interprète au monde de la musique du Chevalier de Saint-Georges et un défenseur des œuvres de compositeurs vivants, en particulier d’origine africaine. Si vous voulez en savoir plus sur son rayonnement et sa brillante carrière internationale, toutes les informations sont sur son site internet : https://www.marlondaniel.com/

En le regardant, silencieusement, depuis mon banc, j’ai compris, qu’il avait beaucoup travaillé à la réussite de ce festival. J’ai eu le sentiment, que chaque note entendue était la symphonie d’un immense travail, dépassant les murs de la Cathédrale de Pointe-à-Pitre et les frontières de la Guadeloupe. J’ai trouvé, cela exceptionnel qu’il arrive à diriger sans faute,( si il y en a eu une, personne ne l’a vue) ce grand orchestre, sans perdre la mesure. Je l’ai trouvé puissant, exceptionnel et talentueux. J’ai compris, aussi que cette puissance vient uniquement du travail bien fait et acharné. Un modèle à suivre pour les générations futures.

Stécy LANCASTRE, Journaliste

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