Hier soir l’espace Georges Simon à Rosny-Sous-Bois s’est transformé sous les yeux du public en la Guadeloupe. Du rire aux larmes, le public venu découvrir ce spectacle réalisé par l’association “Otantika” s’est laissé emporter par les rythmes endiablés, du ka (tambour) et des danses de la troupe composée de 50 danseurs, 15 musiciens et 4 chanteurs. c’est un travail de longue haleine qu’a pensé et réalisé Chantal Malahel, membre actif et “Spielberg guadeloupéenne” comme l’a si bien nommé le président de l’association . Démélé san melé est une version revisitée de leur première représentation. Victime de son succès cette deuxième édition a été jouée à guichet fermé !

 

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Décollage imminent pour la Guadeloupe

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C’est dans l’avion que tout commence. Dès les premières répliques, le public est mis dans l’ambiance ! Une bande de Guadeloupéens vivant en France hexagonale sont de retour au pays. Entre cancans (bavardages malveillants) et moqueries, le vol Otantika à destination de la Guadeloupe décolle et il est très turbulent ! Passagers et hôtesses de l’air sont en folie !

L’arrivée en grande pompe !

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Au milieu des danses envoûtantes, c’est l’histoire de man Suzette qui est racontée entre les pas énergiques de la troupe. Après 30 ans passés en Métropole, elle retrouve son île, sa fille Martine et son petit-fils Joey. À son arrivée, c’est une Guadeloupe désolée qui l’accueille et son Joey en qui elle voyait un jeune homme brillant file un mauvais coton dans la rue.

Bien de retour sur l’île aux belles eaux, c’est une série d’évènements pas très joyeux  ni très glorieux qui jalonnent  le quotidien des Guadeloupéens. Et pour faire un rappel au magico-religieux c’est la diablesse figure énigmatique de cette culture qui est à l’origine  de cette facette morbide et paralysante.

Paresse, drogue, alcoolisme, violence en tous genres : les sonorités du KA devenaient de plus en plus graves et sombres pour exprimer ce côté noir qui ne lâche pas la Guadeloupe, ce coin de paradis trop souvent abîmé par la violence  et les enterrements de jeunes à répétition.

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La faute à qui ?

Ce n’était surement pas l’objectif de cette mise en scène funeste mais très ensoleillée malgré elle ! La Guadeloupe est là !  Loin de là l’envie de jeter la patate chaude sans arrêt. Au contraire sous ses airs de désespoir, la Guadeloupe est culturellement riche et c’est ce que nous a montré Otantika. À travers, son ka, ses danses, ses tenues et son créole synonyme d’un franc parler à en faire pâlir plus d’un. La Guadeloupe est portée par des forces vives, d’une part, sur sa terre où ils existent de nombreux organismes qui cherchent sans cesse à venir en aide à cette jeunesse décadente et d’autre part par ces ultramarins qui décident de se lancer dans l’entrepreneuriat et qui n’hésitent pas à mettre en avant leur culture cosmopolite. Vers la fin du spectacle c’est le travail de création de SaNouyé (créatrice de mode) qui a été souligné dans son propre rôle. Une preuve que ça ne dort pas !

L’association savamment orchestrée par des hommes et des femmes déterminés n’a pas manqué de porter entière satisfaction à un public conquis par ce spectacle haut en couleur et mouvementé. Ce fut l’occasion parfaite pour rassembler une communauté éloignée de chez elle. Une virée complète pour les Antillais de Métropole. Ce fut beau, ce fut chaud, ce fut Otantika !

 

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